Deux
présumés trafiquants opérant dans le commerce illégal de l’ivoire ont été
interpellés le jeudi 12 septembre 2019
avec en leur possession, deux précieuses défenses d’éléphant. L’arrestation a
été possible grâce à la collaboration des éléments de l’Unité de lutte contre
la Criminalité Transnationale organisée (UCT) et de la Direction de la Police Forestière
et de l’Eau (DPFE), avec l’assistance technique du projet EAGLE-Côte d’Ivoire. Ils ont été arrêtés jeudi dernier au moment où ils étaient prêts à passer à la
vente de leur contrebande faunique dans la commune de Cocody.
Arrêtés, pour flagrant délit de détention, de
circulation et de la commercialisation illégale de produits fauniques, les
prévenus ont été placés dans la foulée en garde à vue. Après quoi, ils ont été déférés
au parquet du tribunal d’Abidjan-Plateau le mardi 17 septembre 2019. Si les deux
contrebandiers sont reconnus coupables, ils risquent une peine de prison allant
de 2 à 12 mois assortie d’une amende de 3000 à 300.000 FCFA. La loi faunique
dans le pays est loin d’être dissuasive. Ainsi, pour la rendre plus dissuasive,
le Ministère des Eaux et Forêts a initié les 8 et 9 du mois d’août dernier, un
atelier national d’analyse et de validation des textes sur l’avant-projet de
loi relative à la faune. Avec ses partenaires, ils se sont panchés sur la
révision de ladite loi. Si le projet de loi est adopté, un trafiquant d’ivoire
pourrait par exemple désormais être puni d’une peine d’emprisonnement allant de
10 à 20 ans et d’une amende de 10.000.000 à 100.000.000 francs CFA ou de l’une
des deux peines pour toute infraction liée à la future législation.
C’est
la cinquième arrestation concernant le trafic de l’ivoire que réalise les
autorités ivoiriennes en à peine deux ans en Côte d’Ivoire. A ce jour, ce sont
582 kg d’ivoire, et près de 300 objets sculptés en ivoire saisis.
Le
commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les
populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroître. Chaque année,
20 000 à 30 000 éléphants sont tués pour leurs ivoires, selon le
Fonds mondial pour la nature (WWF) ; équivalent entre 50 à 80 par jour.
L’espèce ne compte plus que 415 000 individus en Afrique, contre 3 à 5
millions au début du siècle dernier. En
Côte d’Ivoire, ce sont plus de 1139 qui ont été dénombrés dans 26 habitats selon
les rapports réalisés entre 1987 et 2000. Aujourd’hui le nombre d’individu ne
dépasse guère les 300 d’après de récentes estimations. Deux grands facteurs
sont considérés comme étant la cause de cette baisse drastique de l’effectif
des éléphants : d’une part, l’accroissement du braconnage lié à la forte
demande internationale de l’ivoire et d’autre part, l’exploitation abusive des
ressources naturelles nécessaires aux éléphants du fait de l’agriculture
industrielle et des occupations anarchiques de leur habitat. Le commerce
illégal de défenses d’éléphant est malheureusement en constante augmentation et
pèse 3 milliards de dollars (soit près de 2000 milliards de franc CFA) par an
avec pour principal marché, la Chine.
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